Après cette mention du contexte pandémique actuel, l’Ambassadeur a poursuivi sur le sujet de la soirée : les exoplanètes. Il a entre autres évoqué ses souvenirs de l’annonce de la première exoplanète géante et de la première planète tellurique. Impliqué dans le domaine de la recherche scientifique depuis de nombreuses années, notamment après avoir travaillé au Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA), il a rappelé que faire de la science de pointe nécessite de grands instruments. Il a aussi indiqué que ceux-ci nécessitent des coopérations internationales pour être réalisables, avant de pointer le fait que « Magali Deleuil incarne au quotidien la coopération scientifique franco-suisse. »
Le professeur Yann Alibert, chercheur français établit à l’Université de Berne depuis 20 ans est un autre parfait exemple de ces échanges scientifiques franco-suisse. Dans un court exposé suivant le discours de l’Ambassadeur, il a rappelé les contributions de la Suisse et de l’Université de Berne dans les programmes d’exploration spatiale, dès 1967 avec des instruments de mesures atmosphériques à bord de la fusée-sonde Zénith. En 1969, dans le cadre du premier alunissage, avant même de planter le drapeau des États-Unis d’Amérique, Buzz Aldrin a déployé un collecteur de vent solaire fabriqué par l’Université de Berne. Par la suite surnommé « Drapeau Suisse », cet instrument sera à bord de 5 missions Apollo à destination de la Lune. Depuis, l’Université de Berne a contribué à plus de 30 instruments explorant tous les recoins du système solaire, allant du Soleil avec le satellite SOHO, jusqu’à Jupiter et ses lunes prochainement avec la mission JUICE (arrivée prévue pour 2030), et en passant par les comètes grâce aux missions Giotto puis Rosetta. Le dernier point de l’exposé du professeur Alibert a été le télescope spatial CHEOPS, lancé fin 2019. Il s’agit du premier satellite développé sous direction commune de la Suisse et de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), avec la participation de 10 autres pays. Parmi ces pays figure la France, dont le LAM, où les équipes de Magali Deleuil transforment les photos brutes prises par le télescope en courbes de lumière. Celles-ci permettent aux scientifiques de détecter et de caractériser des planètes extérieures à notre système solaire, aussi appelées exoplanètes.